1 Dans ce module, nous allons étudier avec vous un nouveau mode : le conditionnel. Nous allons passer en revue la formation du conditionnel pour étudier ensuite en détails l’emploi de ce mode. 2 Le conditionnel est le mode de la supposition. Il exprime d’ordinaire un fait possible, une action éventuelle dont la réalisation dépend d’une condition exprimée ou non.   Le mode conditionnel comprend deux temps : le conditionnel présent et le conditionnel passé. 3 Passons tout d’abord au conditionnel présent et sa formation: Le conditionnel présent se forme avec le même radical que le futur simple + les terminaisons de l’imparfait (-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient).   Donc, il s’agit des mêmes formes verbales que dans le futur simple, nous gardons les mêmes changements orthographiques ainsi que les mêmes formes irrégulières. 4 Conjuguons ensemble quelques verbes au conditionnel présent :   Parler (de même qu’avec le futur simple, nous prenons l’infinitif du verbe et nous y ajoutons les terminaisons de l’imparfait) je parlerais tu parlerais il, elle, on parlerait nous parlerions vous parleriez ils, elles parleraient   Conjuguons maintenant le verbe « aller » au conditionnel présent (nous prenons le radical verbal du futur simple « ir- » et encore une fois nous ajoutons les terminaisons de l’imparfait) j’irais tu irais il, elle, on irait nous irions vous iriez ils, elles iraient 5 Je voudrais encore une fois attirer votre attention à la prononciation du futur simple et du conditionnel à la première personne du singulier : j’irai vs. j’irais je parlerai vs. je parlerais Comme le radical verbal est le même au futur simple et au conditionnel, il est important de faire la distinction dans la prononciation des terminaisons. J’irai (avec un [e] fermé à la fin pour le futur simple) vs. j’irais (avec un [e] ouvert pour le conditionnel) Je parlerai (futur simple) et je parlerais (conditionnel présent)   6 Passons maintenant aux emplois du conditionnel présent. On emploie le plus souvent le conditionnel présent dans une phrase conditionnelle avec si + l’imparfait. Si j’étais libre, j’irais voir mes amis. Dans cet exemple, nous avons une subordonnée de condition introduite par SI, « si j’étais libre » dans cette partie, nous employons l’imparfait, et dans la proposition principale « j’irais voir mes amis » nous observons le conditionnel présent qui indique le résultat de la condition ou ses conséquences. 7 Considérons encore un exemple : Elle serait heureuse, si elle pouvait réaliser son rêve. Notez que la phrase peut commencer et par la proposition avec SI, et par la proposition avec conditionnel, comme c’est le cas dans cet exemple : « elle serait heureuse » - la proposition principale avec conditionnel présent, « si elle pouvait réaliser son rêve » - la proposition subordonnée avec un « SI » de condition et l’imparfait. 8 Faites attention au fait que dans les phrases avec condition (SI + imparfait, conditionnel) on n’emploie jamais le conditionnel après un SI de condition,   Comme dans les exemples que nous avons déjà observés avec vous : Si j’étais libre, j’irais voir mes amis. Elle serait heureuse, si elle pouvait réaliser son rêve. Nous n’avons pas de conditionnel après SI.   Ne confondez pas les exemples précédents avec les phrases avec une interrogation indirecte où nous employons le conditionnel après SI (whether): Par exemple : Il a demandé : « Est-ce qu’elle partira demain ? » Si nous transformons cette question dans une interrogation indirecte, nous recevons la phrase suivante : Il a demandé si elle partirait le lendemain. Dans cet exemple, nous employons le conditionnel après si, mais ce n’est pas le même « si » de condition que dans une phrase conditionnelle. Faites-y attention. 9 Le conditionnel peut aussi marquer une action supposée, ou une action possible dans des phrases sans SI : Par exemple : Il pourrait encore le faire. – c’est une phrase simple, sans la subordonnée, nous employons le conditionnel dans cette phrase pour exprimer une possibilité.   Considérons encore un exemple : Ce serait une folie de le faire. Notons que le conditionnel traduit généralement les formes anglaises « should » et « would ». 10 Nous employons aussi le conditionnel pour atténuer une demande, un conseil, un désir, en particulier avec les verbes vouloir, pouvoir, devoir, falloir. En voici quelques exemples de cet emploi : Je voudrais vous poser une question. Tu devrais le faire toi-même. Pourriez-vous m’indiquer le chemin ? On appelle cet emploi du conditionnel, le conditionnel de politesse. Alors, mes chers amis, soyons polis, employons le conditionnel de politesse !